Ce joueur du Stade-Français qui était interdit de jouer le samedi

L’ailier Fidjien Peniasi Dakuwaqa était méconnu de tout le monde lorsqu’il est arrivé au Stade-Français Paris, à l’âge de 25 ans.

Interrogé via L’équipe, ce-dernier s’est rappelé de son enfance et de ses débuts dans le rugby.

C’est aux Fidji que tout a commencé pour lui. Extrait:

« On n’avait pas les moyens d’acheter des vrais ballons, c’était trop cher. Quand on jouait avec des voisins, il n’y avait pas de règle : ça plaquait à la tête ! Dès que tu avais le ballon, cinq gamins te fonçaient dessus pour te découper. C’est pour ça qu’il fallait courir vite. »

Malgré ses qualités de vitesse, Peniasi Dakuwaqa perce réellement à l’âge de 23 ans seulement, en 2020.

Sa compagne explique pourquoi son mari n’a pas percé plus tôt dans le rugby. Extrait:

« J’ai demandé à sa tante pourquoi il n’avait pas été repéré plus vite malgré son talent. Elle m’a expliqué qu’il avait grandi avec un grand-père strict, membre de l’Église adventiste du septième jour. »

Le samedi, il lui était donc interdit de travailler et de faire du sport.

Pendant de nombreuses années donc, il n’a pas pu jouer au rugby le samedi et il a donc manqué de nombreuses opportunités de se montrer en match.

Peniasi Dakuwaqa raconte. Extrait:

« Quand mon grand-père est tombé malade, j’ai arrêté l’école pour m’occuper de lui et de la plantation. À l’époque, les tournois étaient sur deux jours. Le vendredi, je l’amenais au stade, je l’aidais à s’asseoir en tribunes et je jouais devant lui parce qu’il aimait me regarder. Mais le samedi, on restait à la maison. On ne sortait que pour aller à l’église. »

Le joueur Parisien raconte ensuite son arrivée au Stade-Français. Extrait:

« Être ici, c’est ce que je veux, c’est mon rêve. Je n’ai pas le choix, je dois y arriver. Peu importe les difficultés. On est arrivé avec nos vêtements d’été. Le premier matin, je suis sorti en shorts. Tout le monde me regardait comme si j’étais fou. »

Sa compagne se rappelle qu’un jour, son mari est rentré en état d’ébriété. Il s’était fait bizuter par ses coéquipiers. Extrait:

« Ils l’ont fait boire parce que c’était le petit nouveau. Quand il est rentré, j’ai failli le foutre à la porte. Je ne l’avais jamais vu comme ça. J’étais tellement en colère… Les Fidjiens peuvent avoir tendance à faire des choses stupides. Mais, nous, on est différents, ce n’est pas notre truc. »

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