La rupture des ligaments croisés est une épreuve redoutée par tout sportif. Pourtant, certains joueurs de haut niveau ont su transformer cette période d’indisponibilité en une opportunité de progression.
Antoine Dupont n’est pas le premier à faire face à une telle blessure. Avant lui, Vincent Clerc et plus récemment Romain Ntamack ont vécu la même mésaventure, mais en ont tiré des bénéfices inattendus. Témoignages.
Un retour impressionnant pour Romain Ntamack
Lorsqu’il a retrouvé les terrains en mars 2024 après sa rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche, Romain Ntamack est apparu métamorphosé. Sa transformation physique n’a pas échappé aux observateurs, ni à ses coéquipiers du Stade Toulousain.
Le demi d’ouverture a mis à profit cette longue convalescence pour renforcer son haut du corps. Une prise de masse qui a même amusé Dorian Aldegheri, interrogé en conférence de presse à ce sujet : “Il est costaud hein, solide, il a bien bossé et cela se voit. Je lui ai dit : ‘Tu vas jouer 3L (troisième ligne aile, NDLR) bientôt !’“, plaisantait le pilier droit.
Vincent Clerc, une approche différente aux États-Unis
Si Ntamack a choisi de se concentrer sur son physique, Vincent Clerc, lui, avait adopté une approche différente lors de sa propre blessure en 2013. À l’époque, l’ailier du Stade Toulousain, qui totalise 337 matchs sous le maillot rouge et noir, avait décidé de traverser l’Atlantique pour travailler un aspect bien précis de son jeu : l’explosivité.
“J’avais besoin de chercher autre chose, de casser la routine qui est difficile et longue pendant une blessure. Moi, je voulais travailler l’explosivité et la coordination. C’est pour ça que j’étais parti aux États-Unis pour m’entraîner avec des footballeurs américains, car c’est quelque chose qu’ils travaillent beaucoup“, confie aujourd’hui l’ancien international de 43 ans via La Dépêche.
Un enrichissement physique et mental
Au-delà du simple travail physique, Clerc souligne l’importance de cette démarche sur le plan mental :
“Ça permet de prendre un peu de temps pour soi et de se ressourcer mentalement, mais aussi d’aller chercher des petites choses d’autres sports qui peuvent être enrichissantes pour le futur, pour le mental, pour la technique, pour le physique. Des choses qu’on n’a pas le temps d’aller chercher d’habitude. Ça peut être enrichissant et cela permet de ne pas se lasser…
C’était aussi pour me changer les idées, voir autre chose et me confronter à des athlètes différents pour me challenger avec eux. Ça m’avait fait vraiment beaucoup de bien psychologiquement.”
Le bénéfice ne s’est pas fait attendre. Neuf mois après sa blessure, Vincent Clerc retrouvait les terrains en janvier 2014 et enchaînait dix matchs de Top 14, inscrivant trois essais.
Une épreuve à transformer en force
Ces exemples montrent que, malgré la frustration et les doutes liés à une blessure grave, une longue indisponibilité peut être mise à profit pour progresser. Un message d’espoir pour Antoine Dupont, qui pourrait lui aussi ressortir grandi de cette épreuve, à l’image de ses illustres prédécesseurs.