Guy Novès : “Laporte et Simon m’ont piégé !”

Dans un long entretien donné au Midi Olympique, Guy Novès revient sur son éviction du poste de sélectionneur.

Pour lui, cela ne fait aucun doute, dès le départ son départ était souhaité par le nouveau président de la Fédération : “Je n’en ai pas le sentiment (d’être piégé). J’ai la certitude que ces personnes-là m’ont piégé. D’un côté, j’entendais « on te soutient ». De l’autre, il y avait un autre discours. Les gens des médias m’ont souvent dit qu’ils ne comprenaient pas ce positionnement ambigu. Je ne pouvais leur répondre qu’une chose : en face-à-face, Bernard Laporte ne m’a jamais dit « tu devrais faire ainsi ». C’est mon président, je devais m’en tenir à transmettre cette information. Plusieurs fois, il m’a dit qu’il souhaitait qu’on se voit en tête à tête, de manière informelle. Il ne l’a jamais fait.”

Novès explique être très marqué par cette décision brutale et qu’il a du mal à accepter : “Je suis marqué le matin, le soir, la journée. Je suis marqué, oui, extrêmement. Je considère anormal ce qui m’arrive, après autant d’années de loyaux services auprès des gens pour lesquels je m’étais engagé. Je l’ai fait en équipe de France auprès de la première gouvernance, puis la nouvelle. Il était dit que nous allions travailler ensemble dans une pleine loyauté. C’est ce que j’ai fait. Ce qui m’arrive aujourd’hui, la manière dont ça m’a été présenté et celle dont ça impacte ceux qui m’entourent… (il marque une pause) Non, je ne suis pas reparti du tout de l’avant.”

Guy Novès finit même par demander au journaliste de façon provocante s’il est un tocard : “Est-ce que je mérite tout ça ? Je me pose la question. (…) Je ne m’attendais pas à ce que mon destin prenne ce tournant. Celui d’une fin professionnelle brutale. C’est dur à avaler. Je me retourne, je me remets intégralement en question. Est-ce que, pendant, toutes ces années, j’étais un tocard ? Est-ce que ce que j’ai pu construire ne tenait finalement pas debout ? Autour de moi, les gens me disent que non. Mes enfants me disent : « papa, tu as plus gagné que tous les autres. Tu ne peux pas être un tocard ». Mais ça me détruit. Les personnes qui m’ont fait cela ne savent pas à quel point elles m’ont affecté.”

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