Chris Ambadiang fait passer un message à Ludovic Radosavljevic

L’ailier de Nevers (Pro D2), Christian Ambadiang est le joueur ayant été victime des propos racistes prononcés par le demi-de-mêlée Ludovic Radosavljevic, en tout début de saison.

Lors d’un entretien accordé au Midi Olympique, le joueur de Nevers est revenu sur ce dérapage.

Il explique avoir voulu garder le contrôle pour ne pas déraper à son tour. Extrait:

“Ce jour-là, avant de réagir, j’ai décidé de laisser l’homme qui m’avait insulté réfléchir à ce qu’il venait de dire. J’ai préféré garder le contrôle de moi-même, afin de ne pas être guidé par la colère. Après, j’ai exprimé mon opinion sur les réseaux sociaux. Car ce qui s’est passé au cours de cette rencontre, on ne peut pas l’admettre dans notre société.”

Il précise également ne jamais avoir été confronté au racisme sur un terrain de rugby avant ce malheureux épisode. Extrait:

“C’était la première fois… Et j’espère aussi la dernière. On ne parle pas comme ça à un être humain. La seule chose qui nous sépare, lui et moi, c’est notre couleur de peau. J’ai été en colère, mais je me suis contrôlé. Lui n’a pas eu ce contrôle, il a lancé les mots qui lui ont traversé l’esprit. Malheureusement, j’étais la personne dans son collimateur. En tout cas, quand je lui ai parlé, je lui ai dit une chose : “Tu as des joueurs de la même couleur que moi dans ton équipe. Imagine que tu leur dis la même chose qu’à moi, qu’arriverait-il ? Rentre chez toi, dors en pensant à tout ça, et souviens-toi de ce qui vient de se produire.””

Chris Ambadiang affirme avoir apprécié que le joueur de Provence Rugby ait assumé son erreur sur les réseaux sociaux. Extrait:

“Après le match, lorsqu’il avait fait face à moi et aux entraîneurs, il n’avait pas nié. Bon, ça m’aurait surpris qu’il dise que c’était faux… Concernant sa révélation, je ne voulais pas qu’il poste son message sur Instagram. Il y a des gens qui peuvent être malveillants et envoyer de méchants messages, voire même des menaces. Je ne voulais pas qu’il puisse lui arriver quelque chose de mal. Mais il l’a quand même fait. Je reste malgré tout heureux qu’il ait assumé son erreur.”

Pour conclure, l’ailier de Nevers explique ne pas pouvoir lui en vouloir éternellement. Il l’invite d’ailleurs à lui passer un coup de téléphone s’il le souhaite. Extrait:

“J’ai été en colère après le match. Mais on ne peut pas en vouloir à quelqu’un éternellement. Je préfère qu’il réfléchisse à son action, qu’il médite là-dessus. Mais pour moi, pas de colère, juste des mots. S’il veut m’appeler… Je lui parlerai de son erreur, des mots qu’il n’aurait jamais dû prononcer.”

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